Video, couleur, son, 12 min
En octobre 1991, les Žene u crnom protiv rata (« Femmes en noir contre la guerre ») organisent leur première manifestation de rue, sur la place de la République, au cœur de Belgrade. Déçues par le langage et le comportement patriarcaux au sein du mouvement anti-guerre initial auquel leurs membres fondateurs ont adhéré, elles s’inspirent d’un groupe de féministes italiennes qui a pris contact avec elles pour les soutenir. Celui-ci, Donne Nero, a repris le nom d’un mouvement antimilitaire féministe israélien, sur lequel il s’est aligné. Formé en janvier 1988 en réaction à la première intifada, « Femmes israéliennes en noir » a commencé par tenir des veillées hebdomadaires dans le centre de Jérusalem pour protester contre les violations des droits humains qui se multiplient alors dans les Territoires occupés. Ce groupe, d’abord anonyme, adopte bientôt le nom de
« Femmes en noir », celui que le public et les médias leur ont donné en référence à la couleur des vêtements qu’elles portent lors de ces veillées en signe de compassion pour les victimes palestiniennes de l’armée israélienne. Comme d’autres groupes se forment à leur tour, d’abord nationalement puis internationalement, en solidarité avec ces Israéliennes, le mouvement étend son activité à d’autres causes, la plus connue étant celle défendue à Belgrade. À l’image des veillées israéliennes, les Žene u crnom instituent donc des veillées hebdomadaires, en vêtements noirs elles aussi, à Belgrade et à travers la Serbie et le Monténégro durant les guerres de Croatie, de Bosnie et du Kosovo et leurs prolongements. Peu à peu, elles sont devenues l’une des plus importantes sources de résistance civile de l’ère Milošević et, encore actives aujourd’hui, l’un des rares collectifs de Serbie prêts à affronter une société qui répugne toujours à assumer une responsabilité collective de la guerre et, détail significatif, à faire le deuil des victimes de son passé récent – comme l’indique le nom de leur mouvement.
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