35 photographies, couleur, 77X55 cm chacune

Un ensemble de trente-cinq photographies couleur a été produit en réponse à la commande du 1 % artistique pour le collège Aimé-Césaire nouvellement construit au sein du quartier de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris. Florence Lazar étend son renouvellement de la photographie documentaire et du portrait (entamée avec les documents imprimés issus du parcours politique de son père) depuis la sphère familiale à un autre lieu formateur : l’école. Les images portent chacune sur un objet lié au passé colonial français et au mouvement anticolonial de l’après- guerre pour lequel Aimé Césaire, dont le collège porte le nom, demeure une voix majeure. Chaque objet exposé a été soigneusement choisi en concertation avec des élèves de l’établissement lors de nombreuses sorties scolaires et séances de recherche dans divers sites d’archivage de Paris et de ses environs sur une période de deux ans : le musée du Quai-Branly – Jacques-Chirac, les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, la Bibliothèque de documentation internationale et contemporaine (désormais La Contemporaine, bi- bliothèque, archives, musée des Mondes contem- porains), la Bibliothèque nationale de France, ainsi que la maison d’édition-librairie Présence africaine. Esquissée en 2009, l’œuvre est née dans le sillage de la polémique qui a entouré la loi coloniale du 23 février 2005 et son abrogation par décret présidentiel un an plus tard. L’article 4 prévoyait que les écoles publiques françaises enseignent le « rôle positif de la présence française outre-mer » par le passé, « notamment en Afrique du Nord ». Pour marquer son désaccord, Aimé Césaire avait refusé de rencontrer le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, lequel avait dû annuler sa visite officielle à la Martinique en décembre 2005.


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