video 16/9, couleur, son, 2019, 70 min
Un quart des terres de Martinique est gravement pollué après plusieurs décennies de recours incontrôlé à un pesticide extrêmement toxique, la chlordécone, utilisé pour traiter les bananeraies, première ressource d’exportation économique de l’île.
Tu crois que la terre est chose morte construit un regard sur la ”crise écologique” à partir du sol Martiniquais. Dans le film, la pensée autour de l’écologie ne se limite pas à la question de la nature et aux écosystèmes détériorés. Il explore les lieux de résistance à cette crise et met en scène des femmes et des hommes qui se pensent et qui agissent sur le terrain historique de la colonialité, où la lutte écologique est intriquée à celle de l’histoire coloniale.
Le film déploie le contexte écologique et politique en Martinique à travers des rencontres avec des paysan.e.s., un ethno-pharmacologue, une herboriste médicinale locaux. Ce contexte se caractérise avant tout par une pollution généralisée résultant de l’usage massif de la chlordécone. Pendant plus de vingt ans, ce pesticide cancérigène a été utilisé par un petit nombre de personnes descendant des premiers colons esclavagistes des Antilles, afin de préserver les plantations de bananeraies destinées à l’exportation. La pollution ainsi causée a rendu la vie de la population particulièrement précaire, et reflète ce que Malcom Ferdinand, dans Une écologie décoloniale, appelle un habiter colonial: “Plus qu’une contrainte par un effet de marché, la domination écologique désigne ici une imposition pure et simple d’une vie toxique.”
Les différents personnages du film explorent des approches alternatives pour contrer cette destruction environnementale à partir de pratiques et transmissions de savoirs ancestraux. Ainsi, aussi le regard sur la nature vacille ; elle apparait tantôt comme domestiquée et exploitée à grande échelle, tantôt contaminée par des substances toxiques invisibles, tantôt comme une alliée dans la lutte pour la survie.
écrit avec Jean Breschand
image: Roland Edzard, Julien Loustau
Son: Térence Meunier, Didier Andréa
Montage son: Josefina Rodrigez
Mixage: Emmanuel Croset
Production: Sisters production
en association avec Arte france- La Lucarne
participation CNC, CNAP, Jeu de paume
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